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Entretien avec Guillaume Fontès : Un nouveau modèle de rénovation énergétique est en train d’émerger.

Publié le 19-05-2021

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Entretien avec Guillaume Fontès : Un nouveau modèle de rénovation énergétique est en train d’émerger.

Le secteur de la rénovation énergétique est enclin à un nouveau décret étatique qui va rebattre les cartes, concernant le coup de pouce de l’isolation à un euro ? Qu’en est-il à aujourd’hui ?

Guillaume : Avec Symbiote, nous menons une bataille administrative concernant ce décret. Nous avons eu en partie un gain de cause temporaire, puisque nous avons jusqu’au 30 septembre pour terminer les chantiers que nous aurons signé d’ici le 30 juin. 

Deuxième point important, nous avons obtenu un prolongement de 1 an supplémentaire de bonification des fiches standardisées, qui valorisent les certificats d’économie d’énergie au titre de l’isolation de combles perdus et des surfaces de planchers bas. Les travaux seront engageables jusqu’au 30 juin 2022. Les signatures de devis seront valables jusqu’au 30 juin 2022 et les travaux jusqu’au 30 septembre 2022.

Y-aura t’il un impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs ? 

Guillaume : Oui. Même si le coup de pouce est prolongé, la nouvelle version est beaucoup moins intéressante puisqu’elle ne suffira pas à couvrir la totalité du coût des travaux. A partir du 1er juillet 2021, les ménages moyens et les plus aisés vont se retrouver avec un reste à charge de l’ordre de 30 ou 40% du montant de la facture à leur charge.

Les ménages dit modestes pourront encore maintenir pour un an les offres à 1 euro. Ceci grâce au travail que nous avons réalisé avec Symbiote pour le maintien du coup de pouce pour un an de plus. Ce qui est sûr c’est qu'à la fin de l’été 2022, ça sera payant pour tout le monde.

Qu’est ce qui a fait qu’aujourd’hui l’Etat s’est ravisé par rapport à ce qui devait entrer en vigueur cette année ?

Guillaume : Avec Symbiote, nous avons insisté sur le fait que de nombreux investissements avaient été réalisés sur toute la filière, que ce soit au niveau des installateurs ou des industriels. Il y a eu une forte croissance du secteur. on ne peut donc pas tout remettre en question du jour au lendemain. Au vu de la taille des infrastructures, il était obligatoire de nous laisser un peu de visibilité, ce qui est en partie le cas.

Au-delà du simple décret, ce sont des emplois qui vont être menacés ?

Guillaume : Oui, c’est pour cela que le recul de l’application du décret est une victoire en demi-teinte. Ceci étant, le montant des aides sera divisé par deux et cela va forcément impacter l’emploi sur notre secteur.

Qu’est-ce qui va vous permettre à vous et aux entreprises spécialistes du secteur de rebondir ? 

Guillaume : Par rapport à ce décret, il y a d’autres possibilités de croissance et de développement, notamment le dispositif distribué par L’Anah : “ma prime rénov”. Celui-ci subventionne quasiment tous les postes de travaux de rénovation énergétique qui existent. 

On pourrait éventuellement l'additionner avec les certificats d’économie d’énergie et un nouveau coup de pouce “rénovation globale”.

Aujourd’hui concrètement votre accompagnement est en train d’évoluer pour proposer quelque chose de plus global ?

Guillaume: Effectivement aujourd’hui, on propose plus de choses. Le fait de dupliquer des solutions que l’on maîtrise marche très bien. Au-delà de ma propre activité (Econergie), c’est important de pouvoir faire vivre notre écosystème d’entreprises sur le territoire et de permettre au gens quels qu'ils soient de bénéficier de plus de confort chez eux. C’est ce que nous essayons de faire au quotidien.

Avec les évolutions règlementaires, c’est un nouveau modèle qui est en train d’émerger. Il va falloir être plus polyvalent mais cela veut aussi dire un peu plus cher.

Entretien avec Guillaume Fontès : Un nouveau modèle de rénovation énergétique est en train d’émerger.

Est-ce que justement, une fois que cette idée de rénovation globale va rentrer dans les mœurs, ce ne serait pas finalement la meilleure solution pour le consommateur aussi ?

Guillaume : Si bien sûr parce qu’en plus, il y a “ma prime rénov” qui finance l’audit énergétique préalable aux travaux. 

Cette démarche est intéressante puisqu’il y a un expert extérieur à l’entreprise et aux particuliers qui audite, donc il n’y a pas de conflit d’intérêt. C’est lui qui va évaluer la performance énergétique de la maison, ses points faibles, le coût des travaux. Il propose également au client un scénario en fonction du coût des travaux, du reste à charge et du gain énergétique qu’il va pouvoir obtenir.

Est-ce qu’aujourd’hui l’ensemble des acteurs de la filière sont en mesure de proposer de la rénovation globale ? 

Guillaume : Non et c’est bien pour ça que le coup de pouce est prolongé d’un an. Cela permet aux entreprises de se retourner pour faire monter les équipes en compétences. Obtenir les labels n’est pas évident puisque là aussi, il y a des délais incompressibles pour monter les dossiers (passage en commission, recrutement, formation des équipes et relations aux fournisseurs) et créer les solutions en elles-mêmes. Tout cela prend du temps et je ne pense pas que toute la profession soit prête.

Est-ce qu’il va y avoir une redistribution des cartes au niveau local des acteurs ?

Guillaume : Oui, il y a ceux qui vont continuer, ceux qui vont arrêter et ceux qui vont se renouveler. Par exemple, il peut y avoir des artisans qui font de l’isolation à 1 euro et qui ne vont pas faire de rénovation globale. Les entreprises qui ne font que de l’isolation peuvent être vouées à disparaître.

Ce que vous laissez présager, c’est qu’il ne restera vraiment que les spécialistes à part entière du secteur. Aujourd’hui, des entreprises comme Econergie vont pouvoir rayonner là où d’autres entreprises seront en difficulté ?


Guillaume : Il n’y a que ceux qui sont prêts à accepter que nos métiers se complexifient, à prendre conscience que le montage des dossiers soit plus lourd et que les avances de trésorerie à faire soient bien plus importantes qui vont encaisser la transition.

Ce n’est pas le même sport que de souffler un isolant dans des combles perdus. Soit tu acceptes les règles du jeu et tu continues, soit tu fais un pas de côté pour faire autre chose ou tu reste sur ce que tu faisais avant mais tu sais que tu ne seras plus compétitif.

◾  Aujourd’hui, cette complexification du métier est donc un point positif pour Econergie ?

Guillaume : Nous avons une vraie carte à jouer. Nous travaillons à apporter des solutions clé en main depuis le début. Il faut savoir que notre slogan originel était  “isoler, chauffer, ventiler à partir d’1 euro”. Cette vision prend tout son sens aujourd’hui.

◾  Vous étiez déjà précurseur avant la mise en avant de la rénovation globale ?

Guillaume  : Oui, nous étions sur un modèle qui y ressemblait déjà beaucoup. Nous avons réalisé le premier chantier thermique par l'extérieur en 2019. Également, nous isolons des murs par l'intérieur depuis plus de trois ans. Tout ça pour dire que nous maîtrisons tous les corps de métiers qui seront utiles à l’offre de rénovation globale.

◾ Avec Econergie, vous allez donc valoriser cette expertise...


Guillaume: Oui exactement. Jusqu’à présent, nous réfléchissions à une expansion géographique. Aujourd’hui, on s'aperçoit que nous jouissons d’une très bonne image au niveau local. Cette proximité est nécessaire dans le cadre de la rénovation globale puisque les chantiers sont plus compliqués. Il faut donc avoir la confiance de ses clients.

◾  Donc aujourd’hui c’est priorité au local et au circuit court ?

Guillaume : Exactement, démultiplier l’isolation des combles dans tout le reste de l’Occitanie était une stratégie viable jusqu’à récemment. Aujourd’hui, nous souhaitons concentrer nos interventions sur le département du Tarn pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. Le but étant de conserver la satisfaction de nos clients.

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